Bienvenue à mon jardin non secret!

I look around me and I realise there is always something else to see.

Same streets, same buildings, often same people, yet I see different things, feel different emotions. That's what makes every day a special moment in life and fills every morning with new hopes! Things are what you see in them!




I share here with you what I choose to see, and what I wish to make visible.




There are days when each person I meet, especially the people I have to mix with on a daily basis, take on the significance of symbols, either isolated or connected, which come together to form occult or prophetic writings, shadowy descriptions of my life. The office becomes the page on which the people are the words; the street is a book; words exchanged with acquaintances, encounters with strangers are sayings that appear in no dictionary but which my understanding can almost decipher. F. Pessoa, The Book of Disquiet

Monday 17 January 2011

J-2

Je lui ai tout donné, mais elle en voulait plus
Et le sort m'a donné un coup en plein plexus
Pour elle je gravirais la plus haute des montagnes
Je graverais nos noms sur les nuages d'Espagne
J'irais dans un Quick le soir écouter de la musique pourrie
Juste pour qu'elle sourie

Wednesday 22 December 2010

La Femme Cactus


Marchant sur un trottoir désert
J’ai vu un truc extravagant
Une femme nue qui avait des airs
De petit cactus élégant

J’me suis approché lentement
Dans la splendeur de sa lumière
Puis je l’ai touché tendrement
Et elle m’a piqué la première

La femme cactus est authentique
Qui s’y frotte de trop près s’y pique
La femme cactus est ascétique
Elle vit toute seule sous les tropiques

Comme elle paraissait assoiffée
J’lui ai proposé d’boire un verre
Et ses cheveux tout décoiffés
Ont mis ma boussole à l’envers

Sur sa peau claire j’ai découvert
Un goût d’cacao torréfié
Et son corps était recouvert
De minuscules grains de café

La femme cactus est chaotique
Elle sait ce que la vie implique
La femme cactus est très critique
Elle sait balancer des répliques

Or un soir je l’ai amenée
Dans un restaurant fort clinquant
Pour elle je me suis démené
Mais elle n’aime que les plats piquants

Puis elle m’a dit : j’te trouve craquant
J’ai pas envie d’te malmener
Mais j’ai un côté provoquant
Qui pourrait bien t’assassiner

La femme cactus lance de grosses piques
Pour ça elle connaît la technique
La femme cactus est atypique
Elle a des pensées transgéniques

Un jour elle est partie en vrille
Pour deux ou trois gouttes de rancœur
Elle a pris une de ces aiguilles
Et me l’a plantée dans le cœur

Piquer une colère quelle douleur
J’ai senti trembler mes chevilles
J’ai même pas vu que sonnait l’heure
Des sentiments qu’on embastille

La femme cactus est volcanique
Elle a des éruptions lyriques
La femme cactus parfois panique
Et croît uniquement en Afrique

Je lui ai dit : quelle mouche te pique
Pourquoi tant de rugosité
Je t’assure j’suis ton as de pique
Ça a piqué sa curiosité

Dans ses yeux j’ai vu transiter
Des perles de pensées romantiques
Pas une seconde j’ai hésité
J’aime les croisements génétiques

La femme cactus est une belle plante
Qui vous remplit tout l’univers
Et dans votre esprit vous implante
Des poèmes pas piqués des vers

Petit déjeuner sur la lune


Enfant, je voulais être un cosmonaute de papier
Pour débouler, valser grâce aux notes sous mes pieds
Et me saouler du parfum qui flotte des peupliers

J’ai déroulé une étoffe palote sans la plier
Déboulonné avec mes menottes un trépied
Et décollé comme un grand pilote de grenier
           
Quand j’ai volé dans cette papillote en acier
J’ai vu couler des torrents de flottes de pitié
Et se saouler d’étranges Don Quichotte de quartier

Plusieurs années j’ai mis ma fusée au repos
Et j’ai damné mes envies usées de minot
J’ai vu faner mes rêves accusés de complot

Sous des nuées d’immenses cartons blêmes dans l’armoire
J’ai retrouvé sans aucun problème la mémoire
Et ma fusée cette fois en tandem, belle histoire

Je sors l’engin en disant « où vais-je » sans une thune
pour chaque matin prendre le p’tit-déj’ sur la Lune
Et en chemin préparer un piège pour ma brune

Quelques câlins, un tour en manège de fortune
Un verre de vin, un peu de miel beige, quatre prunes
Puis un bon bain pour admirer le siège de Neptune

Avant d’rentrer poser mon pied sur la terre ferme
Je suis prostré j’écris en vers, sûr, des poèmes
Pour démontrer malgré les blessures : ma peau aime

Friday 17 December 2010

L’attentat



Dans son cœur se cache une bombe prête à exploser
Il faut que je creuse ma tombe j’suis trop exposé
Et dans une minute je tombe pour me reposer
Emporté par le choc, l’onde, son dernier baiser

Kamikaze brun de l’amour je l’ai su ce jour
Où j’ai croisé son parcours durant mon séjour
J’ai eu les premiers secours mais c’était trop court
La déflagration autour résonne pour toujours

Elle avait mis sa ceinture j’ai rien vu venir
Sur sa figure la peinture adieu l’avenir
Jeté mon corps en pâture lointain souvenir

J’ai voulu temporiser j’suis vaporisé
Derrière ses boucles frisées yeux terrorisés
Je vais pas cicatriser vie pulvérisée

Sur les trottoirs mon sang coule chair inhabitée
Et dans la rue ma tête roule j’erre décapité
Mais on entend sous la houle mon cœur palpiter.

Dans tes mains il continuera à crépiter.