Bienvenue à mon jardin non secret!

I look around me and I realise there is always something else to see.

Same streets, same buildings, often same people, yet I see different things, feel different emotions. That's what makes every day a special moment in life and fills every morning with new hopes! Things are what you see in them!




I share here with you what I choose to see, and what I wish to make visible.




There are days when each person I meet, especially the people I have to mix with on a daily basis, take on the significance of symbols, either isolated or connected, which come together to form occult or prophetic writings, shadowy descriptions of my life. The office becomes the page on which the people are the words; the street is a book; words exchanged with acquaintances, encounters with strangers are sayings that appear in no dictionary but which my understanding can almost decipher. F. Pessoa, The Book of Disquiet

Wednesday 22 December 2010

Petit déjeuner sur la lune


Enfant, je voulais être un cosmonaute de papier
Pour débouler, valser grâce aux notes sous mes pieds
Et me saouler du parfum qui flotte des peupliers

J’ai déroulé une étoffe palote sans la plier
Déboulonné avec mes menottes un trépied
Et décollé comme un grand pilote de grenier
           
Quand j’ai volé dans cette papillote en acier
J’ai vu couler des torrents de flottes de pitié
Et se saouler d’étranges Don Quichotte de quartier

Plusieurs années j’ai mis ma fusée au repos
Et j’ai damné mes envies usées de minot
J’ai vu faner mes rêves accusés de complot

Sous des nuées d’immenses cartons blêmes dans l’armoire
J’ai retrouvé sans aucun problème la mémoire
Et ma fusée cette fois en tandem, belle histoire

Je sors l’engin en disant « où vais-je » sans une thune
pour chaque matin prendre le p’tit-déj’ sur la Lune
Et en chemin préparer un piège pour ma brune

Quelques câlins, un tour en manège de fortune
Un verre de vin, un peu de miel beige, quatre prunes
Puis un bon bain pour admirer le siège de Neptune

Avant d’rentrer poser mon pied sur la terre ferme
Je suis prostré j’écris en vers, sûr, des poèmes
Pour démontrer malgré les blessures : ma peau aime

1 comment:

  1. Magnifique!!! Un cœur d'enfant, un instant délaissé qui, un jour rejaillit et nous transporte vers l'univers d'un petit prince...
    Merci encore...
    Sylvain (http://www.sylvainsaid.info)

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