Par Aceituna Negra
30 octobre 2010
Le corps féminin est une citadelle où chaque organe veut être la reine
Il y a chez la femme un sacré bordel pour savoir qui tient les rênes
Cette lutte interne permanente est la plus grosse source de diktats
Elle oppose depuis toujours la Tête, le Cœur et la Chatte.
Que les messieurs nous excusent si on traîne à grande vitesse
Si un jour on est des chatons et que le lendemain on devient tigresse
C'est à cause de cette attente qui s'agite dans notre enceinte
La Tête et le Cœur patientent mais la Chatte veut porter plainte.
Mon Cœur est un artichaut qui aime se sentir au chaud
Mais ma Tête est une guerrière qui n'arrive pas à pécho
Ma Chatte est aux aguets, elle est prête à sauter presto
Mais ma Tête la tient en laisse au fond de mon cachot
Quand ma Tête laisse ma chatte faire des bonds
Pas le temps de tourner en rond, elle miaule et fait ron ron
Mais attention à la tehon si quand il enlève son pantalon
Il n’est pas en érection dès le début de l’action
Ma Tête me dit de rester mais ma Chatte veut la désolation
Pas la peine de continuer, je connais trop bien la chanson.
Et s’il manquait d’expiration quand je lui fais une inflation
Mon Cœur me dit que c’est pas grave mais ma Tête est en tension
Ma Chatte ne fait pas attention mais elle aime pas la sensation
D’un petit bout de chair en manque d’inspiration
Ma Chatte est ingrate et réagit quand ça la gratte
Ma Tête contrôle mes pattes et rien ne l’épate
Mon Cœur est emprisonne dans une forteresse délicate
Donc l’accès est gardé par un cerbère autocrate.
Mais si tu touches mon Cœur et me fais perdre la Tête
Dans une Tête à Cœur qui n’a ni queue ni tête
Mon Cœur et ma Tête vont battre en retraite
Et je deviendrais une douce minette
Qui n’a plus peur d’être constellée de gouttelettes.
Bienvenue à mon jardin non secret!
I look around me and I realise there is always something else to see.
Same streets, same buildings, often same people, yet I see different things, feel different emotions. That's what makes every day a special moment in life and fills every morning with new hopes! Things are what you see in them!
I share here with you what I choose to see, and what I wish to make visible.
There are days when each person I meet, especially the people I have to mix with on a daily basis, take on the significance of symbols, either isolated or connected, which come together to form occult or prophetic writings, shadowy descriptions of my life. The office becomes the page on which the people are the words; the street is a book; words exchanged with acquaintances, encounters with strangers are sayings that appear in no dictionary but which my understanding can almost decipher. F. Pessoa, The Book of Disquiet
Sunday, 31 October 2010
The melancholic hunter
Par Aceituna Negra
3 octobre 2010
C'est l'histoire d'un chevalier chasseur de dragons. Tous les jours, il se levait le matin, revêtait son armure de 10 mm en titane (il faut bien ça pour aller occire des dragons), prenait son glaive et allait à la recherche d'un dragon. La plupart des gens du village, le prenait pour un fou, car tout le monde sait que les dragons n'existent pas. Il rentrait chaque soir et chaque soir il répétait inlassablement qu'il n'avait pas vu de dragon. Ce qui était tout à fait vrai. En fait, le chevalier passait sa journée à regarder le paysage.
Les jours, les mois, les années passèrent sans que jamais il ne vit un seul dragon. Mais un jour, il s'aventura un peu plus loin que d'habitude et vit une forme nébuleuse au loin. Apeuré (il n'était pas très courageux), il ferma les yeux et reçut un coup de griffes au niveau de l'épaule, juste à l'endroit où l'armure ne le protégeait pas. Il entendit un bruit d'ailes dans les airs puis plus rien. Les vapeurs retombaient lentement. Son bras le faisait atrocement souffrir. Il finit tout de même par ouvrir les yeux et aperçut un sillon séparant le brouillard en deux. Mais il ne vit rien de plus.
Il revint à sa maison avec son bras blessé et son épouse lui demanda ce qu'il s'était passé. Elle non plus ne croyait pas en l'existence des dragons. Elle le soigna et il lui répondit que, par inadvertance, il s'était fait griffer par une branche en marchant dans la forêt. Elle ne le crut pas et comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Il faut dire que le chevalier ne savait pas mentir et qu'il était incapable de dissimuler quoi que ce soit.
Au petit matin, il fut réveiller par une douleur atroce au niveau du ventre et il entendit une voix lui murmurer : "Pose ton armure et ton glaive et va affronter le dragon. Il est temps désormais de voir tes peurs en face et de les affronter. Tant que tu ne feras pas ce que je dis, la douleur ne cessera pas." Sur le coup, il n'y crut pas et alla se restaurer comme tous les jours, pensant que son mal de ventre venait de là. Mais le mal ne disparut pas et il comprit rapidement que la voix qu'il avait entendue disait vrai.
Il lui fallut plusieurs jours pour avoir le courage de faire ce que lui avait ordonné la voix, mais la douleur devenait vraiment insoutenable. Il savait au fond de lui qu'il n'avait plus le choix. Par une belle matinée de printemps, il ne mit pas son armure comme à son habitude et ne prit pas son glaive. Personne ne l'avait remarqué, car il était parti quand l'aube pointait à peine et que les première gouttes de rosée perlaient sur l'herbe resplendissante. Le paysage était somptueux. Chaque gouttelette scintillait à la lumière du jour naissant. Le soleil rougeoyait à l'horizon. C'était comme si une myriade d'étoiles était descendue des cieux pour éclairer son chemin.
Il se mit en route pour retourner exact à l'endroit où il avait vu le dragon la première fois. Le dragon l'attendait là, à moitié assoupi. Il était exactement tel qu'il l'imaginait. Sa vie durant, il a oscillé entre l'espoir et la crainte que ce moment arrive. Or, il ne pouvait plus reculer désormais. Il savait qu'il ne pourrait pas vivre avec le mal qui le rongeait de l'intérieur. Une vague de félicité teintait d'appréhension le submergea. Il avait du mal à respirer et son souffle se faisait de plus en plus rauque. Le dragon était d'une beauté mystique. Ses écailles brillaient de mille feux alors que le soleil était désormais bien avancé dans le ciel. Le chevalier s'approcha et le dragon entrouvrit un œil en entendant les bruits de pas. Ils s'approchèrent lentement l'un de l'autre. La forêt était d'un calme étouffant.
Pour la première fois, le chevalier ne rentra pas au village ce soir-là. Tout le monde s'inquiéta et se mit immédiatement à sa recherche, mais en vain. Il ne restait aucune trace de lui ni du dragon et personne ne le revit. Aucun Homme ne sut jamais ce qu'il était advenu du chevalier.
La légende raconte que lorsque l'aube poins à peine et que le ciel est dégagé, comme lors de la matinée qui le vit disparaître, on aperçoit le chevalier chevauchant le dragon dans les airs.
3 octobre 2010
C'est l'histoire d'un chevalier chasseur de dragons. Tous les jours, il se levait le matin, revêtait son armure de 10 mm en titane (il faut bien ça pour aller occire des dragons), prenait son glaive et allait à la recherche d'un dragon. La plupart des gens du village, le prenait pour un fou, car tout le monde sait que les dragons n'existent pas. Il rentrait chaque soir et chaque soir il répétait inlassablement qu'il n'avait pas vu de dragon. Ce qui était tout à fait vrai. En fait, le chevalier passait sa journée à regarder le paysage.
Les jours, les mois, les années passèrent sans que jamais il ne vit un seul dragon. Mais un jour, il s'aventura un peu plus loin que d'habitude et vit une forme nébuleuse au loin. Apeuré (il n'était pas très courageux), il ferma les yeux et reçut un coup de griffes au niveau de l'épaule, juste à l'endroit où l'armure ne le protégeait pas. Il entendit un bruit d'ailes dans les airs puis plus rien. Les vapeurs retombaient lentement. Son bras le faisait atrocement souffrir. Il finit tout de même par ouvrir les yeux et aperçut un sillon séparant le brouillard en deux. Mais il ne vit rien de plus.
Il revint à sa maison avec son bras blessé et son épouse lui demanda ce qu'il s'était passé. Elle non plus ne croyait pas en l'existence des dragons. Elle le soigna et il lui répondit que, par inadvertance, il s'était fait griffer par une branche en marchant dans la forêt. Elle ne le crut pas et comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Il faut dire que le chevalier ne savait pas mentir et qu'il était incapable de dissimuler quoi que ce soit.
Au petit matin, il fut réveiller par une douleur atroce au niveau du ventre et il entendit une voix lui murmurer : "Pose ton armure et ton glaive et va affronter le dragon. Il est temps désormais de voir tes peurs en face et de les affronter. Tant que tu ne feras pas ce que je dis, la douleur ne cessera pas." Sur le coup, il n'y crut pas et alla se restaurer comme tous les jours, pensant que son mal de ventre venait de là. Mais le mal ne disparut pas et il comprit rapidement que la voix qu'il avait entendue disait vrai.
Il lui fallut plusieurs jours pour avoir le courage de faire ce que lui avait ordonné la voix, mais la douleur devenait vraiment insoutenable. Il savait au fond de lui qu'il n'avait plus le choix. Par une belle matinée de printemps, il ne mit pas son armure comme à son habitude et ne prit pas son glaive. Personne ne l'avait remarqué, car il était parti quand l'aube pointait à peine et que les première gouttes de rosée perlaient sur l'herbe resplendissante. Le paysage était somptueux. Chaque gouttelette scintillait à la lumière du jour naissant. Le soleil rougeoyait à l'horizon. C'était comme si une myriade d'étoiles était descendue des cieux pour éclairer son chemin.
Il se mit en route pour retourner exact à l'endroit où il avait vu le dragon la première fois. Le dragon l'attendait là, à moitié assoupi. Il était exactement tel qu'il l'imaginait. Sa vie durant, il a oscillé entre l'espoir et la crainte que ce moment arrive. Or, il ne pouvait plus reculer désormais. Il savait qu'il ne pourrait pas vivre avec le mal qui le rongeait de l'intérieur. Une vague de félicité teintait d'appréhension le submergea. Il avait du mal à respirer et son souffle se faisait de plus en plus rauque. Le dragon était d'une beauté mystique. Ses écailles brillaient de mille feux alors que le soleil était désormais bien avancé dans le ciel. Le chevalier s'approcha et le dragon entrouvrit un œil en entendant les bruits de pas. Ils s'approchèrent lentement l'un de l'autre. La forêt était d'un calme étouffant.
Pour la première fois, le chevalier ne rentra pas au village ce soir-là. Tout le monde s'inquiéta et se mit immédiatement à sa recherche, mais en vain. Il ne restait aucune trace de lui ni du dragon et personne ne le revit. Aucun Homme ne sut jamais ce qu'il était advenu du chevalier.
La légende raconte que lorsque l'aube poins à peine et que le ciel est dégagé, comme lors de la matinée qui le vit disparaître, on aperçoit le chevalier chevauchant le dragon dans les airs.
La plume et l’araignée
Par Aceituna Negra
9 octobre 2010
Ce matin, j'ai pris ma douche avec une araignée. Je ne l'avais même pas vue dans la baignoire, blottie contre le rebord. Ce n'est qu'en sortant de la douche et en regardant dans la baignoire que je l'ai remarquée. En fait, je crois que c'est moi qui l'ai attirée cette nuit près de mon lit. Elle devait avoir soif... Et ensuite, elle m'a suivi jusqu'à la douche.
Je l'observais tenter désespérément de sortir de la baignoire et glissant systématiquement. Je la voyais s'épuiser... Elle était énorme avec tous les mécanismes de défense propres à ces bêtes-là. On sait inconsciemment qu'à la moindre morsure les effets seront durables et dévastateurs.
J'ai donc pris la boîte de mon parfum et j'ai tenté de la mettre à l'intérieur. Mes tentatives ont été vaines comme les siennes. Du coup, j'ai posé délicatement le carton et je l'ai fixée du regard. Je pense qu'elle m'a fait confiance. Elle a donc fini par entrer toute seule dans la boîte pour que je lui redonne sa liberté. Et elle s'est envolée. Durant son envol, elle a croisé une plume qui devait faire à peu près sa taille et son poids. Elle était évidemment beaucoup plus claire, d'un ivoire éclatant. Lorsqu'elles se sont croisées, j'ai vu que l'araignée avait peur. Et je ne savais pas que les araignées pouvaient avoir si peur des plumes, qui n'ont pour elle que leur douceur et se laisse porter au gré du vent.
9 octobre 2010
Ce matin, j'ai pris ma douche avec une araignée. Je ne l'avais même pas vue dans la baignoire, blottie contre le rebord. Ce n'est qu'en sortant de la douche et en regardant dans la baignoire que je l'ai remarquée. En fait, je crois que c'est moi qui l'ai attirée cette nuit près de mon lit. Elle devait avoir soif... Et ensuite, elle m'a suivi jusqu'à la douche.
Je l'observais tenter désespérément de sortir de la baignoire et glissant systématiquement. Je la voyais s'épuiser... Elle était énorme avec tous les mécanismes de défense propres à ces bêtes-là. On sait inconsciemment qu'à la moindre morsure les effets seront durables et dévastateurs.
J'ai donc pris la boîte de mon parfum et j'ai tenté de la mettre à l'intérieur. Mes tentatives ont été vaines comme les siennes. Du coup, j'ai posé délicatement le carton et je l'ai fixée du regard. Je pense qu'elle m'a fait confiance. Elle a donc fini par entrer toute seule dans la boîte pour que je lui redonne sa liberté. Et elle s'est envolée. Durant son envol, elle a croisé une plume qui devait faire à peu près sa taille et son poids. Elle était évidemment beaucoup plus claire, d'un ivoire éclatant. Lorsqu'elles se sont croisées, j'ai vu que l'araignée avait peur. Et je ne savais pas que les araignées pouvaient avoir si peur des plumes, qui n'ont pour elle que leur douceur et se laisse porter au gré du vent.
La cigale de Broad Street
Par Aceituna Negra
17 octobre 2010
La cigale de Broad Street
Elle aime que ça aille vite
Elle aime prendre des cuites
Elle vit sur le trottoir
Elle sort quand il fait noir
Chasser son désespoir
La cigale de Broad Street
Quand elle frotte ses cuisses
J'entends le chant du vice
Elle croit faire l'amour
Et part au petit jour
Dans le nid de sa tour
La cigale de Broad Street
Vibre au son brut du beat
Elle dit que ça l'excite
Elle amplifie ses cris
Sous les draps de son lit
Pour faire un tas d'oublis
La cigale de Broad Street
Au plus froid de l'hiver
Elle montre son derrière
Sur la banquette arrière
De la tire de son père
Pour un peu de lumière
17 octobre 2010
La cigale de Broad Street
Elle aime que ça aille vite
Elle aime prendre des cuites
Elle vit sur le trottoir
Elle sort quand il fait noir
Chasser son désespoir
La cigale de Broad Street
Quand elle frotte ses cuisses
J'entends le chant du vice
Elle croit faire l'amour
Et part au petit jour
Dans le nid de sa tour
La cigale de Broad Street
Vibre au son brut du beat
Elle dit que ça l'excite
Elle amplifie ses cris
Sous les draps de son lit
Pour faire un tas d'oublis
La cigale de Broad Street
Au plus froid de l'hiver
Elle montre son derrière
Sur la banquette arrière
De la tire de son père
Pour un peu de lumière
Sur les falaises de la tranquillité
Par Aceituna Negra
15 octobre 2010
Sous les eaux gisent les mots
Certains se sont échoués sur le rivage,
Alors que les flots reflétaient ton visage
Constellés de milliers de daurades sauvages.
Je sens ton corps frétiller
Comme des poissons étrillés
Mais la mer parvient toujours à se frayer
Un chemin dans le sable effrayé.
La nuit ferme ses yeux et le soleil rougeoie
Le ciel satin enveloppe nos joues en émoi.
Au loin l’incendie fait rage
Mais peut-être n’est-ce qu’un mirage…
La lune apparaît dans les parages
Sa lueur berce les feuillages
Et le vent dans ton corsage
Bruisse de multiples passages.
Or, les vigies rôdent
Entravant les sentiers de leurs ombres mornes
Errant tels des cadavres perdus à la recherche de la licorne
Dont le souvenir s’érode.
Lune, sors de ta torpeur délétère
Et veille sur les amants de la terre.
La vie grouille dans leur chair
Et ne connaît pas de frontière.
15 octobre 2010
Sous les eaux gisent les mots
Certains se sont échoués sur le rivage,
Alors que les flots reflétaient ton visage
Constellés de milliers de daurades sauvages.
Je sens ton corps frétiller
Comme des poissons étrillés
Mais la mer parvient toujours à se frayer
Un chemin dans le sable effrayé.
La nuit ferme ses yeux et le soleil rougeoie
Le ciel satin enveloppe nos joues en émoi.
Au loin l’incendie fait rage
Mais peut-être n’est-ce qu’un mirage…
La lune apparaît dans les parages
Sa lueur berce les feuillages
Et le vent dans ton corsage
Bruisse de multiples passages.
Or, les vigies rôdent
Entravant les sentiers de leurs ombres mornes
Errant tels des cadavres perdus à la recherche de la licorne
Dont le souvenir s’érode.
Lune, sors de ta torpeur délétère
Et veille sur les amants de la terre.
La vie grouille dans leur chair
Et ne connaît pas de frontière.
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