Bienvenue à mon jardin non secret!

I look around me and I realise there is always something else to see.

Same streets, same buildings, often same people, yet I see different things, feel different emotions. That's what makes every day a special moment in life and fills every morning with new hopes! Things are what you see in them!




I share here with you what I choose to see, and what I wish to make visible.




There are days when each person I meet, especially the people I have to mix with on a daily basis, take on the significance of symbols, either isolated or connected, which come together to form occult or prophetic writings, shadowy descriptions of my life. The office becomes the page on which the people are the words; the street is a book; words exchanged with acquaintances, encounters with strangers are sayings that appear in no dictionary but which my understanding can almost decipher. F. Pessoa, The Book of Disquiet

Sunday, 28 November 2010

La nuit où je suis devenue Docteure


À cinq heures trente mon horloge interne sonne
Trop tôt pour me lever et déjà je frissonne
Aujourd’hui c’est un jour spécial, celui de ma soutenance
Et je sens déjà que je vais être en transe
Évidemment je reste au lit et je flippe
Puis j’allume mon ordi et le mets sur FIP


Quand je sors de chez moi j’ai la tête à l’envers
En plus il a neigé et on n’est même pas en hiver

Sur les trottoirs j’ai failli me casser la gueule vingt fois
Birmingham veut ma peau encore une fois
J’ai la tête vide je n’arrive pas à me concentrer
Du coup je pense au bide que je risque de faire d’entrée


À treize heures j’apprends qu’un membre a raté son avion
Pour un Viva à seize heures trente ça va être vraiment coton
Pourquoi ces choses-là n’arrivent qu’à moi
Alors que j’attends ce moment depuis des mois
En plus on n’arrive pas à joindre la présidente
Maintenant je suis sur les rivages de l’Enfer de Dante


Finalement l’avion atterrit
Avec à son bord le fameux membre du jury
Dehors il fait vraiment un froid glacial
Mais dans l’état où je suis je pourrais sortir à poil
Je rejoins Emmanuelle dans le Hall de la Business School
Elle a l’air un peu tendue mais souriante c’est cool
Elle a passé la journée en transe à chercher des aides
Et à réfléchir à un plan B, C et même un plan Z.
Maintenant faut pas que je me décompose
Aujourd’hui il a vraiment fallu que je compose


À vingt et une heures tout le monde est arrivé à bon port
Et ils discutent de mon cas autour d’un rôti de porc
La soutenance va commencer et on n’a même pas de salle
De toute façon plus rien ne m’atteint mais je me sens un peu pâle
Peu avant vingt-deux heures ma défense va commencer
Et là je préfère déjà ne plus y penser
Les questions fusent j’essaie de ne pas être confuse
En fait j’assure et ressens comme une satisfaction diffuse
À la fin je sors pour que le jury délibère
J’angoisse encore car j’attends qu’on me libère
Les corrections demandées sont mineures et les qualificatifs élogieux
Dans mon esprit se mélangent des sentiments prodigieux




2 comments:

  1. Je travaille au CHU et j'ai pu voir l'effet que produit, chez les doctorants, la soutenance... Inoubliables instants de stress mêlés à l'impatience. Une sorte de calme frénésie s'empare du "condamné"... Enfin, c'est ce qu'il ressort de ce que j'ai pu constater...

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    1. Je suis, par hasard, revenue sur ce blog. Du coup, je lis ton commentaire un an plus tard :-). Que deviens-tu ?

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