Bienvenue à mon jardin non secret!

I look around me and I realise there is always something else to see.

Same streets, same buildings, often same people, yet I see different things, feel different emotions. That's what makes every day a special moment in life and fills every morning with new hopes! Things are what you see in them!




I share here with you what I choose to see, and what I wish to make visible.




There are days when each person I meet, especially the people I have to mix with on a daily basis, take on the significance of symbols, either isolated or connected, which come together to form occult or prophetic writings, shadowy descriptions of my life. The office becomes the page on which the people are the words; the street is a book; words exchanged with acquaintances, encounters with strangers are sayings that appear in no dictionary but which my understanding can almost decipher. F. Pessoa, The Book of Disquiet

Wednesday, 22 December 2010

La Femme Cactus


Marchant sur un trottoir désert
J’ai vu un truc extravagant
Une femme nue qui avait des airs
De petit cactus élégant

J’me suis approché lentement
Dans la splendeur de sa lumière
Puis je l’ai touché tendrement
Et elle m’a piqué la première

La femme cactus est authentique
Qui s’y frotte de trop près s’y pique
La femme cactus est ascétique
Elle vit toute seule sous les tropiques

Comme elle paraissait assoiffée
J’lui ai proposé d’boire un verre
Et ses cheveux tout décoiffés
Ont mis ma boussole à l’envers

Sur sa peau claire j’ai découvert
Un goût d’cacao torréfié
Et son corps était recouvert
De minuscules grains de café

La femme cactus est chaotique
Elle sait ce que la vie implique
La femme cactus est très critique
Elle sait balancer des répliques

Or un soir je l’ai amenée
Dans un restaurant fort clinquant
Pour elle je me suis démené
Mais elle n’aime que les plats piquants

Puis elle m’a dit : j’te trouve craquant
J’ai pas envie d’te malmener
Mais j’ai un côté provoquant
Qui pourrait bien t’assassiner

La femme cactus lance de grosses piques
Pour ça elle connaît la technique
La femme cactus est atypique
Elle a des pensées transgéniques

Un jour elle est partie en vrille
Pour deux ou trois gouttes de rancœur
Elle a pris une de ces aiguilles
Et me l’a plantée dans le cœur

Piquer une colère quelle douleur
J’ai senti trembler mes chevilles
J’ai même pas vu que sonnait l’heure
Des sentiments qu’on embastille

La femme cactus est volcanique
Elle a des éruptions lyriques
La femme cactus parfois panique
Et croît uniquement en Afrique

Je lui ai dit : quelle mouche te pique
Pourquoi tant de rugosité
Je t’assure j’suis ton as de pique
Ça a piqué sa curiosité

Dans ses yeux j’ai vu transiter
Des perles de pensées romantiques
Pas une seconde j’ai hésité
J’aime les croisements génétiques

La femme cactus est une belle plante
Qui vous remplit tout l’univers
Et dans votre esprit vous implante
Des poèmes pas piqués des vers

Petit déjeuner sur la lune


Enfant, je voulais être un cosmonaute de papier
Pour débouler, valser grâce aux notes sous mes pieds
Et me saouler du parfum qui flotte des peupliers

J’ai déroulé une étoffe palote sans la plier
Déboulonné avec mes menottes un trépied
Et décollé comme un grand pilote de grenier
           
Quand j’ai volé dans cette papillote en acier
J’ai vu couler des torrents de flottes de pitié
Et se saouler d’étranges Don Quichotte de quartier

Plusieurs années j’ai mis ma fusée au repos
Et j’ai damné mes envies usées de minot
J’ai vu faner mes rêves accusés de complot

Sous des nuées d’immenses cartons blêmes dans l’armoire
J’ai retrouvé sans aucun problème la mémoire
Et ma fusée cette fois en tandem, belle histoire

Je sors l’engin en disant « où vais-je » sans une thune
pour chaque matin prendre le p’tit-déj’ sur la Lune
Et en chemin préparer un piège pour ma brune

Quelques câlins, un tour en manège de fortune
Un verre de vin, un peu de miel beige, quatre prunes
Puis un bon bain pour admirer le siège de Neptune

Avant d’rentrer poser mon pied sur la terre ferme
Je suis prostré j’écris en vers, sûr, des poèmes
Pour démontrer malgré les blessures : ma peau aime

Friday, 17 December 2010

L’attentat



Dans son cœur se cache une bombe prête à exploser
Il faut que je creuse ma tombe j’suis trop exposé
Et dans une minute je tombe pour me reposer
Emporté par le choc, l’onde, son dernier baiser

Kamikaze brun de l’amour je l’ai su ce jour
Où j’ai croisé son parcours durant mon séjour
J’ai eu les premiers secours mais c’était trop court
La déflagration autour résonne pour toujours

Elle avait mis sa ceinture j’ai rien vu venir
Sur sa figure la peinture adieu l’avenir
Jeté mon corps en pâture lointain souvenir

J’ai voulu temporiser j’suis vaporisé
Derrière ses boucles frisées yeux terrorisés
Je vais pas cicatriser vie pulvérisée

Sur les trottoirs mon sang coule chair inhabitée
Et dans la rue ma tête roule j’erre décapité
Mais on entend sous la houle mon cœur palpiter.

Dans tes mains il continuera à crépiter.

Sunday, 28 November 2010

La nuit où je suis devenue Docteure


À cinq heures trente mon horloge interne sonne
Trop tôt pour me lever et déjà je frissonne
Aujourd’hui c’est un jour spécial, celui de ma soutenance
Et je sens déjà que je vais être en transe
Évidemment je reste au lit et je flippe
Puis j’allume mon ordi et le mets sur FIP


Quand je sors de chez moi j’ai la tête à l’envers
En plus il a neigé et on n’est même pas en hiver

Sur les trottoirs j’ai failli me casser la gueule vingt fois
Birmingham veut ma peau encore une fois
J’ai la tête vide je n’arrive pas à me concentrer
Du coup je pense au bide que je risque de faire d’entrée


À treize heures j’apprends qu’un membre a raté son avion
Pour un Viva à seize heures trente ça va être vraiment coton
Pourquoi ces choses-là n’arrivent qu’à moi
Alors que j’attends ce moment depuis des mois
En plus on n’arrive pas à joindre la présidente
Maintenant je suis sur les rivages de l’Enfer de Dante


Finalement l’avion atterrit
Avec à son bord le fameux membre du jury
Dehors il fait vraiment un froid glacial
Mais dans l’état où je suis je pourrais sortir à poil
Je rejoins Emmanuelle dans le Hall de la Business School
Elle a l’air un peu tendue mais souriante c’est cool
Elle a passé la journée en transe à chercher des aides
Et à réfléchir à un plan B, C et même un plan Z.
Maintenant faut pas que je me décompose
Aujourd’hui il a vraiment fallu que je compose


À vingt et une heures tout le monde est arrivé à bon port
Et ils discutent de mon cas autour d’un rôti de porc
La soutenance va commencer et on n’a même pas de salle
De toute façon plus rien ne m’atteint mais je me sens un peu pâle
Peu avant vingt-deux heures ma défense va commencer
Et là je préfère déjà ne plus y penser
Les questions fusent j’essaie de ne pas être confuse
En fait j’assure et ressens comme une satisfaction diffuse
À la fin je sors pour que le jury délibère
J’angoisse encore car j’attends qu’on me libère
Les corrections demandées sont mineures et les qualificatifs élogieux
Dans mon esprit se mélangent des sentiments prodigieux




Friday, 26 November 2010

Birmingham

Par Khch
Le 26 novembre 2010


Je vais vous parler d’une ville d’Angleterre
Une ville au goût amer très éloignée de la mer
C’est vraiment pas le paradis mais c’est pas non plus l’enfer
C’est une ville comme tant d’autres à l’aspect ordinaire.
Mais pour commencer faut que je vous raconte ce qui m’est arrivé
Ah non, finalement ce sera pour la fin : eh pas la peine de s’énerver
Faut garder le suspense pour que vous soyez captivés
J’espère que ça vous plaira en tout cas moi ça me fait rêver.

Non, Birmingham n’est pas une ville aux charmes haut de gamme
Elle n’a pas la beauté d’une grande Dame comme Paname
Elle a de sérieux accents de maraîchers polygames
Mais c’est tapi dans ses replis que j’ai trouvé mon âme.

Ici j’ai vu un gamin branché sur une prise électrique
Et puis je me suis promené dans le jardin botanique
Au milieu de la grisaille, voir un bout de tropique
Ça donne un peu de chaleur, même si ça paraît pathétique.
Après, une virée à Broad Street pour en prendre plein les yeux
Des filles, des boîtes, de l’alcool, le temple des plaisirs licencieux
Là j’ai vu des accoutrements tellement tendancieux
Que dans ma tête, je me disais : Ô mon Dieu !

Non, Birmingham n’est pas une ville aux charmes haut de gamme
Elle n’a pas la beauté d’une grande Dame comme Paname
Elle a de sérieux accents de maraîchers polygames
Mais c’est tapi dans ses replis que j’ai trouvé mon âme.

Ensuite, direction Aston au septième, neuvième, dixième étage
C’est le même niveau, mais pour te perdre les Anglais offrent des stages
Il y a pas deux ascenseurs qui aient les mêmes boutons, j’enrage !
L’architecte a dû vraiment se droguer comme un sauvage.
Après quelques heures de cours et de lecture en English
Je vais au kiosque du coin m’acheter un sandwich
Ici, ce sont les pakistanais et les indiens qui rendent la ville moins paliche
Avec un peu de couleur la vie est tout de suite plus riche.

Non, Birmingham n’est pas une ville aux charmes haut de gamme
Elle n’a pas la beauté d’une grande Dame comme Paname
Elle a de sérieux accents de maraîchers polygames
Mais c’est tapi dans ses replis que j’ai trouvé mon âme.

Bon, j’arrive au terme de ma composition
Et il va falloir que je passe à LA révélation
Dans cette ville banale j’ai rencontré la passion
D’abord je me suis dit « Eh merde ! » puis je suis passé à l’action.
Je pouvais pas la louper, une étoile en plein brouillard
Ça éblouit encore plus qu’un phare au milieu de nulle part
Et quand sur elle j’ai posé mon premier regard
J’ai su que le terminus pour mon cœur c’était sa gare.

Saturday, 13 November 2010

Le Majordome et la Nuit

Par Khch
Le 12 novembre 2010

Il y a de cela plusieurs millénaires vivait en Egypte un majordome, scribe et un peu poète à ses heures. Sa statue se trouve actuellement au musée du Louvre. Ce majordome égyptien sortait tous les soirs pour admirer la belle robe de la nuit et ses étoiles scintillantes. Et il se demandait si un jour, il pourrait avoir la chance d'être à son service, car il en était tombé secrètement amoureux. Mais il savait au fond de lui que son amour était impossible car la nuit ne pouvait pas l'aimer, lui, un simple majordome terrestre. Elle ne pouvait même pas s'intéresser à lui, ni même ne serait-ce que le regarder. Du coup, lorsqu'il la contemplait dans sa simplicité virginale, de son esprit sortaient les plus beaux vers que l'être humain n'ait jamais écrits, des vers véritablement célestes. Il faut dire aussi que jamais personne n'avait ressenti une telle mélancolie.

La nuit de son côté avait remarqué ce petit être insignifiant qui sortait chaque soir à la même heure pour la contempler. Elle se demandait ce qu'il pouvait bien faire toutes les nuits, la tête penchée vers le ciel et les étoiles. Elle pensait en fait qu'il était un peu fou. Mais elle avait aussi remarqué qu'il emportait avec lui une plume d'oie, de l'encre et du papyrus pour écrire. Cependant, d'où elle était, elle ne voyait pas ce que le majordome écrivait. Or, elle était très curieuse et brûlait de savoir ce que contenait les feuilles que griffonnait ce minuscule mortel. Du coup, elle prit la forme humaine d'une très belle femme et chevaucha une étoile filante pour parvenir jusqu'à la terre ferme dans le désert égyptien. Sa robe était bleue et constellée d'étoiles. Son visage était le plus beau qu'on puisse imaginer. Ses yeux brillaient comme s'ils avaient renfermé des pierres de lune. Sa chevelure imitait les mouvements de la mer la nuit, lorsqu'elle reflète la voûte céleste et que scintille l'écume des vagues. Elle était parsemée de boucles comparables à la houle quand l'eau salée s'enroule.

Le majordome n'en croyait pas ses yeux. Il avait vu toute la scène. Une jeune femme étincelante descendre du ciel à l'aide d'une étoile. Et intérieurement, il savait qu'il s'agissait de la nuit. La femme s'approcha de lui d'un air amusé, le contourna lentement puis lui arracha délicatement les papyrus des mains. Il était pétrifié. Il avait attendu ce moment depuis si longtemps et, maintenant qu'il était arrivé, il ne savait pas quoi dire. Il se tût donc. Pendant ce temps, la nuit avait commencé à lire les poèmes et comprit qu'ils avaient été écrits pour elle. Au bout de quelques lignes seulement, une larme roula sur ses joues. Elle n'avait jamais pensé qu'un mortel pût écrire de si belles choses sur elle. L'instant était magique. Elle leva alors les yeux vers le majordome qui n'avait toujours pas bougé. Elle s'approcha de lui sans faire un seul mouvement. C'est comme si l'air la portait. Elle enlaça le majordome et, sans dire un mot, l'embrassa tendrement. Ils s'abandonnèrent.

Lorsqu'elle reprit ses esprits, la nuit fût traversée d'une nuée de pensées terrifiantes. Car elle savait que leur amour était impossible. Jamais une Déesse ne pourrait aimer un mortel et lorsque les Dieux s'en apercevront, ils feront s'abattre sur son majordome adoré les sept plaies d'Egypte. Et elle savait qu'ils n'y survivraient pas. Elle savait également que dorénavant elle ne pourrait plus se passer de sa poésie. Le majordome avait compris lui aussi que l'avenir était sombre et qu'il risquait de ne plus jamais revoir celle qu'il aimait éperdument. Il avait également perçu qu'il ne pourrait pas le supporter. Mais son esprit était vif et une idée lumineuse le traversa, comme une météorite un soir d'été. Il ne savait pas quel pourrait en être le résultat, mais il se disait que ça valait le coup d'essayer. En plus, le temps passé à le réaliser lui permettrait de penser sans cesse à elle. Il expliqua donc son plan à sa douce nuit. Elle sourit tendrement puis reprit sa monture stellaire pour retourner dans le ciel.

A la première lueur du jour, le lendemain, le majordome mit son plan à exécution. Pendant quarante nuits et quarante jours, il se rendit dans un temple de la ville d'Edfou, au bord du Nil, et s'enferma à l'intérieur. Nul ne savait ce qu'il pouvait y faire. Pour la première fois de sa vie, il ne sortait plus la nuit pour scruter le ciel à la recherche de sa bien-aimée. Mais il savait que la privation temporaire était la seule solution pour avoir une infime chance de la revoir. Lorsque la quarantième nuit fût achevée, il était épuisée mais heureux d'avoir enfin terminé son oeuvre. Son coeur se remplit de chaleur à l'idée que, peut-être, la nuit prochaine, il verrait celle qu'il aime. Il revint donc le lendemain, entra dans le temple et contempla le plafond comme s'il s'agissait de la nuit elle-même. En fait, il avait passé tout ce temps à peindre une fresque représentant le corps céleste de sa dulcinée. Sous ses yeux, la peinture se mit à remuer légèrement, puis une forme s'en détacha. A l'abri des regards, même de ceux des Dieux, le dessin prenait donc vie. Il pouvait alors s'aimer aussi longtemps qu'il le voudrait, à la nuit tombée.

La Nuit et le Majordome

Wednesday, 10 November 2010

Les rencontres... la suite

Par Khch
le 10 novembre 2010

Un jour en faisant un tour j'ai rencontré l'ennui
Un type à moitié sourd qui comprend rien à ce qu'on lui dit
Avec lui j'ai passé les pires années de ma vie
Et le problème avec l'ennui c'est que t'as aucune envie.

Mais il s'est incrusté jusque dans mon lit
J'ai essayé de le savater mais vous savez ce qu'on dit
L'ennui vous hypnotise jusqu'à l'hémorragie
Et pour s'en débarrasser il y a que la magie.

Du coup, j'ai embauché un exorciste nommé whisky
Et pour me tenir compagnie une demi-douzaine de Huskies
Finalement l'ennui s'est barré avec la folie
Je suis content qu'il ait enfin fui mon esprit.

Vivre avec Toi

Par Khch
9 novembre 2010

Depuis que je vis avec toi
Même si l'on ne vit pas sous le même toit
Chaque fois que je te vois
J'ai des frissons plein la voix.

Ensemble, on n'a jamais de moments monotones
Une expo inachevée de Gauguin à London
Le goût de la grenade et l'envie de tailler la zone
Dans ma vie, tu as remplacé le trou de la couche d'ozone
Par ton visage rayonnant d'amazone.

Et bien que tu sois rancunière
Pour quelques paroles involontaires
Et que du coup j'ai vraiment un drôle d'air
Je kiffe quand même ton caractère.

Et je vois que tu ne mesures pas ma peine
Quand tu me dis qu'on se connaît à peine
Pourtant j'ai déjà des souvenirs par centaines
Et des images de nous deux fort lointaines.

Je ne sais pas si tu es une sorcière ou une fée
Mais avoir un collier en coccinelles ça le fait
Et je sens grandir en moi l'effet que tu me fais
j'ai l'impression que j'ai les neurones défaits.

Et si parfois je me sens angoissé
Par ma vie passée plus que ma vie future
Quand je te vois, c'est plus fort que moi, je t'assure
Je sais que de t'enlacer je ne pourrai jamais m'en lasser.

Vivre avec toi a rendu mes nuits sereines
Aussi claires et érogènes que l'eau qui coule d'une fontaine
Et que tu sois murène ou sirène
Dans notre arène tu es ma reine.

Les étoiles

Par Khch
10 novembre 2010

Cette nuit, je me suis rapproché des étoiles, j'ai dormi dans le lit du haut
Et j'ai aperçu parmi les draps de toile, briller tes yeux en duo,
Une araignée tisser sa toile dans mon coeur et ses vaisseaux
Un peintre finir sa toile, le ciel était très beau.

Sunday, 7 November 2010

Paroles de Nuit

Par Aceituna Negra
7 novembre 2010

Il faut arrêter de déconner
Les mots vrais je les connais
Et pour ça, pas besoin de sonnets
Juste que mon stylo se mette à sonner.

Si je ne sais plus où j'habite
Et que j'ai quatre jeux de clefs
C'est parce que quelqu'un a mis mon coeur sur orbite
Et qu'au passage ma réalité a pris une sacrée raclée.

Sans toi, je ne suis nulle part
Coincé au beau milieu d'une aérogare
Et dans mon cortex il y a une terrible bagarre
Pour vite prendre un nouveau départ.

Alors je prends la direction du cinéma près de chez moi
Et quand les lumières s'éteignent
Le projecteur me rappelle ta voix
Les particules de poussières dans la lumière ta peau de soie
Qui glissent entre mes doigts
A l'idée que je l'étreigne.

Et pour finir, il faut que je le confesse
Tout en toi me plaît Inès
De la cime de tes cheveux aux courbes de tes fesses
En passant par ton esprit tout en finesse
Et ta lente tendresse.

J'avoue avoir été griffé au coeur par une tigresse
Et depuis, chaque jour la plaie progresse
Et me rappelle cette douce allégresse
Et un désir qui jamais ne s'affaisse.

Sunday, 31 October 2010

Ma tête, mon Cœur et ma Chatte

Par Aceituna Negra
30 octobre 2010


Le corps féminin est une citadelle où chaque organe veut être la reine
Il y a chez la femme un sacré bordel pour savoir qui tient les rênes
Cette lutte interne permanente est la plus grosse source de diktats
Elle oppose depuis toujours la Tête, le Cœur et la Chatte.

Que les messieurs nous excusent si on traîne à grande vitesse
Si un jour on est des chatons et que le lendemain on devient tigresse
C'est à cause de cette attente qui s'agite dans notre enceinte
La Tête et le Cœur patientent mais la Chatte veut porter plainte.

Mon Cœur est un artichaut qui aime se sentir au chaud
Mais ma Tête est une guerrière qui n'arrive pas à pécho
Ma Chatte est aux aguets, elle est prête à sauter presto
Mais ma Tête la tient en laisse au fond de mon cachot

Quand ma Tête laisse ma chatte faire des bonds
Pas le temps de tourner en rond, elle miaule et fait ron ron
Mais attention à la tehon si quand il enlève son pantalon
Il n’est pas en érection dès le début de l’action
Ma Tête me dit de rester mais ma Chatte veut la désolation
Pas la peine de continuer, je connais trop bien la chanson.

Et s’il manquait d’expiration quand je lui fais une inflation
Mon Cœur me dit que c’est pas grave mais ma Tête est en tension
Ma Chatte ne fait pas attention mais elle aime pas la sensation
D’un petit bout de chair en manque d’inspiration

Ma Chatte est ingrate et réagit quand ça la gratte
Ma Tête contrôle mes pattes et rien ne l’épate
Mon Cœur est emprisonne dans une forteresse délicate
Donc l’accès est gardé par un cerbère autocrate.

Mais si tu touches mon Cœur et me fais perdre la Tête
Dans une Tête à Cœur qui n’a ni queue ni tête
Mon Cœur et ma Tête vont battre en retraite
Et je deviendrais une douce minette
Qui n’a plus peur d’être constellée de gouttelettes.

The melancholic hunter

Par Aceituna Negra
3 octobre 2010

C'est l'histoire d'un chevalier chasseur de dragons. Tous les jours, il se levait le matin, revêtait son armure de 10 mm en titane (il faut bien ça pour aller occire des dragons), prenait son glaive et allait à la recherche d'un dragon. La plupart des gens du village, le prenait pour un fou, car tout le monde sait que les dragons n'existent pas. Il rentrait chaque soir et chaque soir il répétait inlassablement qu'il n'avait pas vu de dragon. Ce qui était tout à fait vrai. En fait, le chevalier passait sa journée à regarder le paysage.

Les jours, les mois, les années passèrent sans que jamais il ne vit un seul dragon. Mais un jour, il s'aventura un peu plus loin que d'habitude et vit une forme nébuleuse au loin. Apeuré (il n'était pas très courageux), il ferma les yeux et reçut un coup de griffes au niveau de l'épaule, juste à l'endroit où l'armure ne le protégeait pas. Il entendit un bruit d'ailes dans les airs puis plus rien. Les vapeurs retombaient lentement. Son bras le faisait atrocement souffrir. Il finit tout de même par ouvrir les yeux et aperçut un sillon séparant le brouillard en deux. Mais il ne vit rien de plus.

Il revint à sa maison avec son bras blessé et son épouse lui demanda ce qu'il s'était passé. Elle non plus ne croyait pas en l'existence des dragons. Elle le soigna et il lui répondit que, par inadvertance, il s'était fait griffer par une branche en marchant dans la forêt. Elle ne le crut pas et comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Il faut dire que le chevalier ne savait pas mentir et qu'il était incapable de dissimuler quoi que ce soit.

Au petit matin, il fut réveiller par une douleur atroce au niveau du ventre et il entendit une voix lui murmurer : "Pose ton armure et ton glaive et va affronter le dragon. Il est temps désormais de voir tes peurs en face et de les affronter. Tant que tu ne feras pas ce que je dis, la douleur ne cessera pas." Sur le coup, il n'y crut pas et alla se restaurer comme tous les jours, pensant que son mal de ventre venait de là. Mais le mal ne disparut pas et il comprit rapidement que la voix qu'il avait entendue disait vrai.

Il lui fallut plusieurs jours pour avoir le courage de faire ce que lui avait ordonné la voix, mais la douleur devenait vraiment insoutenable. Il savait au fond de lui qu'il n'avait plus le choix. Par une belle matinée de printemps, il ne mit pas son armure comme à son habitude et ne prit pas son glaive. Personne ne l'avait remarqué, car il était parti quand l'aube pointait à peine et que les première gouttes de rosée perlaient sur l'herbe resplendissante. Le paysage était somptueux. Chaque gouttelette scintillait à la lumière du jour naissant. Le soleil rougeoyait à l'horizon. C'était comme si une myriade d'étoiles était descendue des cieux pour éclairer son chemin.

Il se mit en route pour retourner exact à l'endroit où il avait vu le dragon la première fois. Le dragon l'attendait là, à moitié assoupi. Il était exactement tel qu'il l'imaginait. Sa vie durant, il a oscillé entre l'espoir et la crainte que ce moment arrive. Or, il ne pouvait plus reculer désormais. Il savait qu'il ne pourrait pas vivre avec le mal qui le rongeait de l'intérieur. Une vague de félicité teintait d'appréhension le submergea. Il avait du mal à respirer et son souffle se faisait de plus en plus rauque. Le dragon était d'une beauté mystique. Ses écailles brillaient de mille feux alors que le soleil était désormais bien avancé dans le ciel. Le chevalier s'approcha et le dragon entrouvrit un œil en entendant les bruits de pas. Ils s'approchèrent lentement l'un de l'autre. La forêt était d'un calme étouffant.

Pour la première fois, le chevalier ne rentra pas au village ce soir-là. Tout le monde s'inquiéta et se mit immédiatement à sa recherche, mais en vain. Il ne restait aucune trace de lui ni du dragon et personne ne le revit. Aucun Homme ne sut jamais ce qu'il était advenu du chevalier.

La légende raconte que lorsque l'aube poins à peine et que le ciel est dégagé, comme lors de la matinée qui le vit disparaître, on aperçoit le chevalier chevauchant le dragon dans les airs.

La plume et l’araignée

Par Aceituna Negra
9 octobre 2010


Ce matin, j'ai pris ma douche avec une araignée. Je ne l'avais même pas vue dans la baignoire, blottie contre le rebord. Ce n'est qu'en sortant de la douche et en regardant dans la baignoire que je l'ai remarquée. En fait, je crois que c'est moi qui l'ai attirée cette nuit près de mon lit. Elle devait avoir soif... Et ensuite, elle m'a suivi jusqu'à la douche.

Je l'observais tenter désespérément de sortir de la baignoire et glissant systématiquement. Je la voyais s'épuiser... Elle était énorme avec tous les mécanismes de défense propres à ces bêtes-là. On sait inconsciemment qu'à la moindre morsure les effets seront durables et dévastateurs.

J'ai donc pris la boîte de mon parfum et j'ai tenté de la mettre à l'intérieur. Mes tentatives ont été vaines comme les siennes. Du coup, j'ai posé délicatement le carton et je l'ai fixée du regard. Je pense qu'elle m'a fait confiance. Elle a donc fini par entrer toute seule dans la boîte pour que je lui redonne sa liberté. Et elle s'est envolée. Durant son envol, elle a croisé une plume qui devait faire à peu près sa taille et son poids. Elle était évidemment beaucoup plus claire, d'un ivoire éclatant. Lorsqu'elles se sont croisées, j'ai vu que l'araignée avait peur. Et je ne savais pas que les araignées pouvaient avoir si peur des plumes, qui n'ont pour elle que leur douceur et se laisse porter au gré du vent.

La cigale de Broad Street

Par Aceituna Negra
17 octobre 2010



La cigale de Broad Street
Elle aime que ça aille vite
Elle aime prendre des cuites
Elle vit sur le trottoir
Elle sort quand il fait noir
Chasser son désespoir

La cigale de Broad Street
Quand elle frotte ses cuisses
J'entends le chant du vice
Elle croit faire l'amour
Et part au petit jour
Dans le nid de sa tour

La cigale de Broad Street
Vibre au son brut du beat
Elle dit que ça l'excite
Elle amplifie ses cris
Sous les draps de son lit
Pour faire un tas d'oublis

La cigale de Broad Street
Au plus froid de l'hiver
Elle montre son derrière
Sur la banquette arrière
De la tire de son père
Pour un peu de lumière

Sur les falaises de la tranquillité

Par Aceituna Negra
15 octobre 2010


Sous les eaux gisent les mots
Certains se sont échoués sur le rivage,
Alors que les flots reflétaient ton visage
Constellés de milliers de daurades sauvages.

Je sens ton corps frétiller
Comme des poissons étrillés
Mais la mer parvient toujours à se frayer
Un chemin dans le sable effrayé.

La nuit ferme ses yeux et le soleil rougeoie
Le ciel satin enveloppe nos joues en émoi.
Au loin l’incendie fait rage
Mais peut-être n’est-ce qu’un mirage…

La lune apparaît dans les parages
Sa lueur berce les feuillages
Et le vent dans ton corsage
Bruisse de multiples passages.

Or, les vigies rôdent
Entravant les sentiers de leurs ombres mornes
Errant tels des cadavres perdus à la recherche de la licorne
Dont le souvenir s’érode.

Lune, sors de ta torpeur délétère
Et veille sur les amants de la terre.
La vie grouille dans leur chair
Et ne connaît pas de frontière.

Sunday, 19 September 2010

L'Art et le Rêve

L’artiste transforme la matière brute et crée des images très précieuses de la réalité. Tout comme les rêves, ce sont des satisfactions imaginaires de désirs inconscients, , mais à l’inverse des productions narcissiques du rêve, les créations artistiques autorisent le lecteur, le spectateur ou l’auditeur à jouir désormais de ses propres fantaisies sans reproche, et sans honte.

Wednesday, 14 July 2010

A wasted management




Before I came to Birmingham in September 2007, I learnt via internet that it had more canals than Venice.

Of course, I was very excited. My disappointment was huge when I visited the canals, not because the comparison with Venice was untrue, but because the canals of Birmingham are a real illustration of how much people can be careless about their environment...

I invite you to discover with this video how dramatic the situation is and how far we are from truely respecting nature!

Ikto - July 2010

Saturday, 3 July 2010

Intro

Bienvenue à mon jardin non secret!
I look around me and I realise there is always something else to see.

Same streets, same buildings, often same people, yet I see different things, feel different emotions. That's what makes every day a special moment in life and fills every morning with new hopes! Things are what you see in them!
I share here with you what I choose to see, and what I wish to make visible.



There are days when each person I meet, especially the people I have to mix with on a daily basis, take on the significance of symbols, either isolated or connected, which come together to form occult or prophetic writings, shadowy descriptions of my life. The office becomes the page on which the people are the words; the street is a book; words exchanged with acquaintances, encounters with strangers are sayings that appear in no dictionary but which my understanding can almost decipher. F. Pessoa, The Book of Disquiet

Language



These pictures were taken in Bourton on the Water, a place known as Venice of the Cotswolds.

Invisible Logos



These pictures are part of a big selection of shots taken in Birmingham -UK. When I walk in the city centre I am always intrigued by some people's invisibility.

These people I photographed while walking around the city centre wear special jackets, with special logos written on them to justify their presence in the streets for ends other than strolling, shopping or partying. The logos they wear make them legally accepted to share a common space with the other passers-by. Despite the numerous advantages the jackets+logos give them (c.f what is explained above of legitimacy, the right to be in the street, the right to talk to other people), these same logos make them invisible. So unlike the so many logos that capture attention in many contexts and settings, be it streets or elsewhere (in movies and TV series, c.f. Sex and the City), some logos act like insect repellants used to protect oneself from undesirable creatures and intruders. Among the invisible logos, I spotted The Big Issue in the UK, L'Itinérant in France and many others.

Nature



Some of these pictures were shot in The Botanical Gardens - Birmingham